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PATRIMOINE MONDIAL 

A 35 km au nord-est de Toulouse, Rabastens se trouvait sur l’une des routes secondaires qui doublaient les grands itinéraires traditionnels du pèlerinage à Compostelle. Entre le route du Puy et la route d’Arles, existait la vieille voie romaine Lyon-Toulouse qui restera en usage jusqu’au XVIIIe siècle. Au Moyen Age, elle permettait de lier directement Rodez à Toulouse et traversait le Tarn à Rabastens suivant les saisons à gué ou par un bac.    

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Plusieurs établissements charitables et de nombreux témoignages confirment à Rabastens l’importance de cette voie secondaire :
 

- Un Hôtel-Dieu est cité dès 1240 à l’occasion d’une donation faite par le comte de Toulouse Raymond VII. A son tour, Alphonse de Poitiers fait un legs à cette Maison-Dieu le 8 juillet 1268. Au XIVème siècle l’Ospital Sanct-Jacme est établi dans le Castrum, le quartier le plus ancien de la ville, où il subsistera jusque vers 1490.
 

- Parmi les très nombreuses reliques que possédait Rabastens, et dont la liste nous est donnée lors de la vérification de 1605, apparaissent, à la date du 25 juillet, les Reliquae de capite sancti Jacobi, fratris sanctis Joannis evangelistae, et de ossibus ipsius. Le reliquaire ayant disparu lors des guerres de Religion, la confrérie de Saint-Jacques commande le 6 juillet 1615 à Estienne Vignes, maître orfèvre de Toulouse, un buste-reliquaire d’argent en partie doré et orné de six pierres précieuses, haut de 56 cm. Il sera malheureusement envoyé à la fonte en 1792 avec la majeure partie du trésor de l’église.

- Dans l’église du couvent des franciscains, transférés de Couffouleux à Rabastens en 1291, un retable orné de scènes de l’histoire de saint Jacques est mis en place en 1583. L’église est sous le double vocable de saint François et de saint Jacques. L’ensemble du couvent sera détruit au début du XIXe siècle.

- Au XVIe siècle, existe au faubourg du Murel une auberge : le Logis du Grand Saint-Jacques. Son propriétaire en 1586, Jacques Delherm, fonde une confrérie en l’honneur de saint Jacques et fait bâtir une chapelle où l’on expose les reliques du saint pendant l’octave de sa fête. Elle subsistera jusqu’au début du XVIIIe siècle et sera remplacée par une croix de fer forgé en 1750. Mais nous conservons toujours une statue de saint Jacques en bois polychrome de la fin du XVIe siècle sculptée sans doute pour cette chapelle (Musée du Pays Rabastinois).

Mais l’apôtre est surtout présent dans la principale de Rabastens : Notre-Dame du Bourg. Important prieuré, fondé par la puissante abbaye de Moissac au XIIe siècle, l’église fut reconstruite dans le second tiers du XIIIe siècle sous la forme d’une nef unique à chevet plat de quatre travées sur croisées d’ogives.

Elle reçut un décor de peintures murales aux environs de 1260, décor qui disparut sous des badigeons successifs à partir du XVIe siècle, puis fut découvert et restauré par Joseph Engalière de 1859 à 1864.

Dans cette nef, à la retombée nord du premier doubleau on peut voir sous un arc trilobé la représentation grandeur nature de saint Jacques, le bâton de pèlerin à la main.

A la retombée nord du deuxième doubleau est peinte sous une arcade en plein cintre la figure de saint Christophe, tenant dans sa main un long bâton et sur les épaules l’enfant Jésus qui bénit tout en s’agrippant au nimbe du saint.

Ainsi, le pèlerin du XIIIe, entrant dans l’église, pouvait voir à la fois saint Jacques, dont la vénération des reliques était le but du voyage, et saint Christophe, dont la protection lui assurerait la sécurité sur la route, en particulier lors de la traversée des gués, et le préserverait de la male mort.

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Au début du XIVe siècle un grand prieur, Bernard de Latour, recteur de l’Université de Toulouse, décide de faire construire un nouveau chœur à l’est du chevet plat qu’il fait ouvrir, et conçoit un vaste chevet polygonal à sept chapelles s’ouvrant entre les contreforts. La clef de voûte fut posée solennellement et bénie le 29 juin 1318, jour de la Saint-Pierre, par Bérenger de Landore, général des Frères Prêcheurs, archevêque de Saint-Jacques de Compostelle et légat apostolique en France, Castille et Portugal. Une grande figure de saint Jacques apparaît à la retombée nord du grand arc d’entrée du chœur.

La deuxième chapelle nord du chœur est consacrée à saint Jacques. La clef de voûte est sculptée d’un saint Jacques entouré de deux pèlerins agenouillés. Les murs de la chapelle sont divisés en trois registres dont les fonds sont alternativement rouge et bleu.

Le cycle se déroule de haut en bas :

• Haut ouest : La conversion du magicien Hermogène, suivant La Légende Dorée ;
• Haut nord : L’apparition à saint Jacques de la Vierge sur le pilier de Saragosse ;
• Centre nord : La prédication de saint Jacques suivi de deux disciples ;
• Centre ouest : Le transport du corps de saint Jacques en Galice ;
• Bas ouest : Le pont s’écroule sous les soldats du roi d’Espagne qui se noient dans le fleuve ;
• Bas nord : Le butin apporté à Ramire II après la bataille de Simancas accompagné par saint Jacques;
• Haut est : La décollation de saint Jacques, au-dessus de l’autel, le martyre de l’apôtre est ainsi associé à la crucifixion du Christ ;
• Centre et bas est : La Crucifixion. L’iconographie apparait savante et inspirée tant de la Légende Dorée que des récits légendaires espagnols.

À la fin du XVe siècle, le maître-autel est orné d’un retable de onze bas-reliefs d’albâtre anglais, dont un superbe saint Jacques (Toulouse – Musée des Augustins).

Notons enfin que lorsque le prieur Jean de Bérail fait consacrer les églises de Rabastens par Guillaume Piat, évêque de Tarse, il choisit le jour de la saint Jacques : « Lan 1544 et le 25 du mois de iullet a esté consacrée la présente esglise et a esté donné 40 jours de vrai pardon chascugne feste de saint Jacques. ».

 

Guy AHLSELL DE TOULZA

« Tout au long du Moyen Age, Saint-Jacques de Compostelle fut une destination majeure pour d’innombrables pèlerins de toute l’Europe. Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins traversaient la France. Quatre voies symboliques, partant de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles et menant à la traversée des Pyrénées résument les itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs. Églises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux, ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. Exercice spirituel et manifestation de la foi, le pèlerinage a aussi touché le monde profane en jouant un rôle décisif dans la naissance et la circulation des idées et des arts. »

Déclaration par l'UNESCO de la Valeur Universelle Exceptionnelle

des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France


 

Le bien culturel en série (constitué de plusieurs édifices), appelé « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France », a été inscrit en 1998. Notre Dame du Bourg est un des 64 monuments qui constituent ce bien culturel.

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